NOTRE ARMÉE SOUS LA REFONDATION Le régime de Gbagbo a entrepris, à ses premières heures, de remodeler la configuration du système de défense et de celui de la sécurité, en considérant que ce qui existait depuis plus de quarante ans était nul. Ainsi, les stratèges de Gbagbo ont eu la lumineuse idée de donner dans l'amalgame en créant un véritable fourre-tout contenant l'armée, la gendarmerie, la police, les douanes, les eaux et forêts, la police municipale, les milices et les mercenaires. A l'arrivée, les ivoiriens ont assisté à la naissance d'une super armée nommée pompeusement Forces de Défense et de Sécurité ( FDS). Nous nous posons alors la question élémentaire, celle de savoir comment cette mastodonte sécuritaire fonctionne. Notre approche s'intéresse alors à sa chaîne de commandement qui est à tout point de vue opaque. Le général Mangou semble être le grand patron de ce foutoir en plastronnant aussi bien à la gendarmerie, à la police et bien sûr dans les casernes militaires. Du coup, le général Kassaraté et le directeur de la police sont effacés. Plus grave, le commandant supérieur de la gendarmerie n'a aucune emprise sur le cecos commandé par Guai Bi Poin. La confusion devient totale avec la haute autorité de Blé Goudé, le général de la rue, sur ce beau monde. Une armée aussi bien refondée ne peut connaître autre chose que des échecs. Et la preuve nous est donnée par le chapelet de défaites cuisantes depuis l'arrivée de Gbagbo aux affaires. Les FDS ont montré leur incapacité à monter une opération militaire face à une rébellion naissante. Une autre tentative baptisée « dignité » s'est transformée en celle de la honte. À aucun moment de cette crise artificielle, les nuls de responsables placardés à la tête des forces n'ont fait montre du moindre professionnalisme. Ce désastre ne doit pas nous surprendre parce que le choix stratégique fut très clair depuis le départ. Le régime a opté pour la terreur en utilisant un pan des pratiques hitlériennes, à savoir le spectre de la peur entretenu par une gestapo. Les FDS n'ont eu pour mission principale que l'intimidation, les enlèvements, la torture et les assassinats pour maintenir le peuple sous silence. Après avoir démontré leur inaptitude au combat sur la ligne de front, les FDS étalent au grand jour leur ignorance de la chose militaire face à un ennemi défini comme « commando invisible ». Chers frères d'armes, vous qui partagez avec nous cette fraternité parce que non convaincus de la lutte stupide de Gbagbo, savez dans quel état se trouve notre armée. À l'heure où il est question de combat au sens stratégique, opérationnel et tactique, vos chefs actuels vous confient des missions de patrouilles mixtes. Les pertes enregistrées ne pouvaient être que prévisibles. Et si vous vous entêtez à les suivre dans la bêtise, vous en payerez le prix. Comment en est-on arrivé là? La refondation a donné lieu à une course effrénée à l'enrichissement illicite qui est vraie dans tous les secteurs de l'administration y compris les FDS. Vos chefs s'en sont donnés à cœur joie avec l'acquisition de stations d'essence et de détournements des fonds réservés à votre travail. Ils ont même mis à sac notre Fonds de Prévoyance Militaire, surtout l'EFC ( Entraide de Fin de Carrière) qui est exclusivement privée. Ils ont tourné le dos aux préoccupations de l'armée avec l'exemple du commandant de la marine nationale qui n'avait rien d'autre à faire que de construire une superbe église dans son village. C'est pour vous dire que nous n'avons plus d'armée parce que les hommes ne sont plus structurés en unités opérationnelles tactiquement articulées et entrainées. Les parades faites dans les quartiers avec armes lourdes et chars démontrent encore l'absence d'un centre d'opération capable d'analyser le théâtre. L'humiliation et la frustration sont les choses les plus partagées par la majorité des militaires. Il est donc grand temps pour que chacun comprenne qu'il n'y a d'autre salut que dans la prise de responsabilité. Tous les militaires, soucieux de défendre la volonté du peuple affichée clairement dans les urnes, doivent sans attendre déserter les casernes et se regrouper en unité d'auto-défense dans leurs quartiers afin d'assurer leur propre sécurité contre les miliciens et être en mesure de rejoindre ceux qui ont initié la résistance un peu partout à Abidjan. Si vous, qui êtes majoritaires, désertez les casernes, il n'y aura plus d'armée. De fait, la peur changera de camp. Aucune crainte ne peut plus se justifier à présent car comme vous le constatez, le pays est à genoux et vos salaires ne sont plus garantis. Sans salaire et vivant sous une menace constante, vous ne pouvez plus attendre. Chers frères d'armes, officiers, sous-officiers et militaires du rang, le moment de prendre votre décision devant l'histoire est arrivé. Vous savez bien qu'il n'est pas de mes habitudes de dire des contre-vérités. Les éléments évoqués dans ce message sont vrais et sus de tous. Ceux qui persisteront dans le manque de courage, en assumeront les conséquences. Regardez donc autour de vous et constatez que certains ont déjà rallié. Ceux qui tombent dans les combats sont les fds encore présents dans les casernes. Cette précision est faite pour vous signifier clairement que tous ceux qui sont dans les rangs, sont les potentiels victimes des prochaines offensives. Rappelez-vous que mille morts à droite et mille à gauche, Gbagbo avance. Ayez aussi à l'esprit le cas du colonel Yao N'guessan actuellement en prison au USA. Et sur ce cas précis, Gbagbo a été très clair en disant ceci: « Si on t'envoie, il faut savoir s'envoyer ». Il n'y a vraiment pas plus foutaise qu'une attitude aussi méprisante. Pour terminer ce message, je vous conseille vivement de rejoindre le camp de ceux qui avancent avec certitude vers la victoire et vous épargnerez vos vies. Vous ne pourrez que contribuer à sauver la patrie par l'action car l'immobilisme observé est infructueux et dangereux pour vous mêmes. Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire! Commandant Adama Sidibé |
mercredi 9 mars 2011
Un appel aux
MAREE BLANCHE,alassane ouattara
appel au fds ivoiriennes,
cmdt sidibe
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