Question posée par le site d’information Fasozine à propos de la Côte d’Ivoire. « Plus le temps passe, plus la Côte d’Ivoire s’embrase et des centaines d’Ivoiriens trépassent, constate-t-il.
Sources http://www.rfi.fr/emission/20110303-une-combien-temps-faudra-il-attendreEt il n’y a toujours pas de véritable solution de sortie de la crise postélectorale à l’horizon. (…)
Ni la CEDEAO, ni l’Union africaine, ni l’ONU ne sont arrivées à trouver le remède de la confusion postélectorale ivoirienne. Malgré la profusion d’engagements, de promesses, de menaces et de sanctions, les Ivoiriens eux-mêmes commencent à ne plus y croire, s’exclame Fasozine.
Pire, la dernière escalade de violences dans les quartiers abidjanais d’Abobo et de Yopougon ainsi que dans des régions de l’Ouest et du Centre, pousse des milliers de personnes à l’exil dans leur propre pays ou à l’extérieur. »
« Il faudra bien prendre son mal en patience » déplore pour sa part Le Pays au Burkina qui constate que « le Conseil de paix de l’UA vient d’accorder un délai de grâce d’un mois au panel des chefs d’Etat sur la Côte d’Ivoire. »
Commentaire du journal : « les Ivoiriens désespèrent de cette Union africaine dont la médiation a été qualifiée de 'dernière chance'. Pris entre deux feux (celui du commando invisible et celui des FDS traquant les rebelles), ils continuent de mourir sous les balles assassines de la machine de guerre des deux camps qui se préparent inéluctablement à l’affrontement.
Le martyre du peuple ivoirien ne semble pas émouvoir outre mesure l’Union africaine. Elle se donne du temps, soupire Le Pays, alors que toutes les conditions d’une guerre civile sont en train de se mettre en place. »
Qui attaque qui ?
Le correspondant à Abidjan du quotidien malien Le Républicain s’en prend vertement à Laurent Gbagbo : « jusqu’où ira-t-il ? », s’exclame-t-il. « Les Chefs d’Etat de la sous région et l’ONU doivent agir vite, car, Gbagbo, non content de faire des blessés dans les rangs de l’ONUCI, veut faire voler ses hélicos pour, dit-on, nettoyer les communes qui se rebellent contre ses hommes, notamment Koumassi, Abobo et Treichville. »
Sur place, en Côte d’Ivoire, pratiquement tous les journaux indépendants ainsi que la presse d’opposition sont toujours absents des kiosques. Seuls les quotidiens favorables à Laurent Gbagbo continuent de paraître normalement, comme Le Temps, qui accuse « le bloc rebelle » de vouloir attaquer la ville de Duékoué dans l’ouest, dans l’espoir d’envahir ensuite d’autres régions.
« Le bloc rebelle » qui est « conduit par l’ONUCI », affirme Le Temps : « les Casques bleus, on le sait, s’exclame-t-il, ne cachent plus leur engagement aux côtés de la rébellion sanglante d’Alassane Dramane Ouattara pour endeuiller la Côte d’Ivoire. »
Drame humanitaire
« Combien de temps faudra-t-il attendre ? » : on peut aussi se poser cette question à propos de la Libye… L’Observateur , au Burkina, constate qu’une « kyrielle de sanctions s’est abattue sur le colonel Kadhafi et son régime (…) : du gel des avoirs à l’étranger, à l’embargo sur les ventes d’armes en passant par l’interdiction de voyager, tout semble progressivement mis en œuvre pour produire un effet boa visant à asphyxier Kadhafi et son clan. »
Seulement voilà, le colonel est toujours là… « Disposant d’armes sophistiquées quasiment à profusion, bénéficiant du soutien de mercenaires forcément zélés, puisque rémunérés avec largesse, et eux-mêmes dopés par une cause qu’ils ont labellisée tribale, Kadhafi et ses Bédouins sont en mesure de tenir en haleine les insurgés libyens, affirme L’Observateur, avec le risque certain que le nombre de victimes, déjà élevé, s’accroisse davantage. Pour combien de temps, nul ne sait à présent. Et voici, déplore le quotidien burkinabé, une seconde équation politique sur une terre africaine qui en avait assez déjà de celle ivoirienne. »
En attendant, on assiste à un « drame humanitaire », s’inquiète El Watan en Algérie qui avance le chiffre de 6.000 morts, depuis le début des violences en Libye, et des milliers de réfugiés, voire même des centaines de milliers : le Programme Alimentaire Mondial ayant annoncé ce mercredi 2 mars un plan d’aide alimentaire d’urgence pour près de 3 millions de personnes en Libye, en Egypte et en Tunisie.
Coincés !
Enfin, des milliers d’étrangers noirs sont toujours bloqués en Libye, notamment à Tripoli. Exemple : les ressortissants du Congo démocratique. «200 Congolais dans le désespoir», titre Le Phare en RDC : « 200 de nos compatriotes, écrit-il, qui continuent d’attendre, dans leurs maisons, à Tripoli, la main de la providence face à ce qui leur apparaît de plus en plus comme une mort lente et certaine. Tout commence à leur manquer : gaz, eau, nourriture, argent. »
Et qui plus est, constate Le Phare, ils craignent d’être accusés d’être des mercenaires et de subir des représailles au cas où les insurgés libyens s’empareraient de la capitale… «S’ils arrivent à survivre à la famine, les Congolais savent le sort qui les attend face aux 'libérateurs' : la mort», s’exclame le journal.
«Les anti-Kadhafi se sont donnés dix jours pour faire tomber Tripoli. Le compte à rebours, conclut Le Phare, a donc commencé pour la diaspora congolaise de Libye. »
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