Ould Mohamed ( Pdt du Panel): “ Nous ne sommes pas au bout de nos peines »
Costume sombre assorti d’une cravate à fines rayures… Le visage rayonnant, illuminé par un large sourire. On peu le dire, Alassane Ouattara (Ado) affichait une pleine santé hier.
Une santé que sa réclusion prolongée au Golf ne semble pas avoir altérée… En tout cas, c’est dans un bel état d’esprit et avec un moral visiblement haut, qu’Alassane Ouattara, déclaré président élu par la commission électorale indépendante, a reçu le panel des chefs d’Etat arrivé en Côte d’Ivoire en vue de trouver une issue à la crise post-électorale en Côte d’Ivoire.
Ouattara a pris un bain de foule et serré plusieurs mains dans le hall de l’hôtel et dans la salle de réunions. Des photos, il en a pris des centaines avec de nombreuses personnes, comme pour donner une preuve de vie. Ado est donc bel et bien en vie.
Et c’est Jacob Zuma qui, le premier, est arrivé au Golf. Suivront Idriss Deby Itno (Tchad), Jikaya Kikwete (Tanzanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) qu’il a accueillis à leur descente du véhicule. Serrant la main à chaque chef d’Etat, Ado faisait part de « son embarras », relativement à l’incident survenu la veille et qui a fait avorter sa rencontre avec eux. De fait, la rencontre du panel avec lui, initialement prévue le lundi 21 février 2011 au soir, n’a finalement pu avoir lieu. Dans l’entourage de M. Ouattara, on expliquait avoir voulu ainsi manifester son mécontentement devant l’absence de représentant de l’Afrique de l’Ouest au sein de la délégation. Alassane Ouattara, qu’entouraient, notamment, le Premier ministre Guillaume Soro, Gervais Kacou ( ministre des Affaires étrangères), Amadou Gon Coulibaly ( secrétaire général de la présidence) et Marcel Amon Tanoh ( directeur de cabinet du président), a échangé, à huis clos, pendant un peu plus de 2 heures d’horloge, avec la délégation conduite par Mohamed Ould Abdel Aziz ( Mauritanie). Dans son message de bienvenue, ADO a salué l’arrivée des membres du Panel et rendu un hommage appuyé à la Cedeao, dont aucun membre n’était pourtant présent dans la délégation.
Le stop de Zuma à ADO
L’organisation sous-régionale, selon lui, « a pris à bras le-corps le problème ivoirien et n’a ménagé aucun effort pour la résolution de la crise ». Alassane Ouattara s’est dit, par ailleurs « impressionné par le travail qui a été fait par les experts de l’UA ». Aux panelistes, Alassane Ouattara a fait remarquer que la mission-ci « est celle de la dernière chance ». « Le pays, a-t-il ajouté, traverse une grave crise », relevant les « tueries » enregistrées ces derniers jours». A ce stade de son discours, Jacob Zuma l’interrompt net. Pour dire les choses de façon prosaïque, Zuma lui a coupé la parole… « Monsieur le président, vous rentrez dans le vif du sujet. Nous allons en débattre tout à l’heure… C’est pour trouver une solution à tout ça que nous sommes là », a-t-il fait remarquer, avant de laisser Ouattara poursuivre son speech. Dans l’entourage de Ouattara, on a manifesté son mécontentement, qualifiant de « maladroit » le fait, que Jacob Zuma « qui n’est pas le chef de la délégation du Panel », ait interrompu, le président Ouattara alors.
Quoi qu’il en soit, Ado a poursuivi, soulignant que cette mission était celle de la dernière chance. « Notre pays traverse une période très difficile et pour nous, votre mission constitue la mission de la dernière chance. Parce que toutes les missions qui vous ont précédés, toutes ces missions ont eu un même message, pour l’ancien président et moi-même, en lui disant que j’exercerais le pouvoir pacifiquement, et que j’avais gagné les élections et que je devais lui assurer une sortie honorable.
Malheureusement, à la date d’aujourd’hui, ce n’est pas chose faite », a fait remarquer le président Ouattara. Pour sa part, le président mauritanien, Mohamed Ould Aziz, a invité les Ivoiriens au sacrifice « pour trouver, une solution qui puisse sauver la Côte d’Ivoire ». « Nous ne détenons pas de solutions miracles, mais avec les efforts des deux camps, nous entreprendrons ensemble.
Nous sommes dans la nécessité absolue de trouver une solution. Je vais vous dire d’emblée que nous ne sommes pas au bout de nos peines. On ne se fatiguera pas, on ne se fâchera pas » a dit le président mauritanien, avant d’inviter tout le monde à vider la salle pour faire place aux travaux.
Armand B. DEPEYLA
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