dimanche 20 février 2011

Cinq présidents africains au chevet de la Côte d`Ivoire en crise

NOUAKCHOTT - Cinq chefs d'Etat africains ainsi que des dirigeants des Nations unies et de l'Union africaine (UA), devaient se retrouver dimanche à Nouakchott pour étudier des propositions destinées à sortir la Côte d'Ivoire de la crise, qu'ils iront ensuite présenter lundi à Abidjan.


Cette réunion se tient au moment où la Côte d'Ivoire connait un regain de tension: au moins trois jeunes ont été tués par balles samedi à Abidjan lorsque les forces de l'ordre fidèles au président sortant Laurent Gbagbo ont dispersé des partisans de son rival Alassane Ouattara.
Les cinq chefs d'Etat sont membres d'un panel créé fin janvier par l'UA en vue de proposer des solutions pour dénouer la crise ivoirienne née de l'élection présidentielle du 28 novembre que Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu élu à l'étranger, affirment tous deux avoir gagnée.
Le panel est présidé par Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) et est composé de Jacob Zuma (Afrique du Sud), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Idriss Deby Itno (Tchad) et Jikaya Kikwete (Tanzanie).
Les quatre premiers se trouvaient à Nouakchott dimanche matin où Jikaya Kikwete était attendu à la mi-journée, indique-t-on de source officielle.
Jean Ping, président de la commission de l'UA, et Saïd Djinitt, représentant des Nations unies en Afrique de l'Ouest, sont également présents dans la capitale mauritanienne.
Réunis une première fois fin janvier à Addis Abeba, en marge d'un sommet de l'UA, les cinq présidents avaient désigné des experts qui se sont rendus à Abidjan du 6 au 10 février où ils ont rencontré les principaux acteurs de la crise.
A la suite de cette mission, ils ont finalisé samedi à Nouakchott un rapport contenant des propositions pour en sortir qu'ils vont remettre aux cinq présidents. Ces derniers iront eux-mêmes à Abidjan les soumettre aux deux rivaux ivoiriens à partir de lundi.
Après cela, ils auront jusqu'au lundi 28 février pour présenter des solutions à caractère "contraignant" pour les deux camps.
Mais la marge de manoeuvre du panel est très étroite, les deux camps ayant émis de sérieux doutes sur sa composition et ses chances de réussite.
Pour Laurent Gbagbo et ses partisans, la présence de Blaise Compaoré, accusé d'avoir pris fait et cause pour Alassane Ouattara et l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui le soutient est intolérable. Le 5 février, des
milliers d'entre eux, emmenés par sa femme Simone, se sont réunis à Abidjan pour dénoncer la participation de M. Compaoré au panel et sa venue en Côte d'Ivoire.
Pour sa part, Guillaume Soro, Premier ministre d'Alassane Ouattara, a redit dimanche à un journal français ne pas croire à la réussite de la médiation, "parce que Laurent Gbagbo n'acceptera jamais d'entendre qu'il a perdu les élections et qu'il doit céder le pouvoir".
"La solution n'est pas dans le partage du pouvoir", selon lui, "mais bien dans l'instauration de règles démocratiques acceptées par tous", où, à défaut, par une "révolution" du peuple ivoirien comme en Tunisie où en Egypte.
Unanime au départ pour reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara comme une écrasante majorité du reste du monde, l'UA est ensuite apparue divisée.
Jacob Zuma, Yoweri Museveni (Ouganda) et José Eduardo Dos Santos (Angola) notamment, ont ainsi estimé qu'il fallait prendre en compte les arguments de M. Gbagbo, parvenir à une solution négociée, et surtout écarter toute idée d'intervention militaire pour le chasser du pouvoir comme envisagée par la
Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédeao).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire