jeudi 24 février 2011

le temps de la révolution en Côte d'Ivoire

Je voudrais partager avec vous une réflexion sur la révolution annoncée par le Premier Ministre Soro Guillaume.

Comme moi, vous avez pu vous rendre compte qu'en dehors de quelques manifestations durement réprimées par le régime dictatorial de Gbagbo, l'appel à la révolution n'a pas été suivi partout, dans Abidjan.

Les ivoiriens sont, en ce moment, préoccupés par la fermeture inopinée des banques. Nombres d'entre eux sont en train d'imaginer ce qui va leur arriver dans les semaines à venir. Il est important de noter que les ivoiriens et habitants de la Côte d'Ivoire ont encore de l'argent et peuvent, pour l'instant, s'approvisionner sur les marchés, s'amuser en boîte de nuit, s'approvisionner carburant et circuler librement. On peut donc dire que malgré l'inquiétude, la vie poursuit son cours normal en ce moment.

En Tunisie, la population avait un ennemi commun. Toute la population voulait en finir avec le régime de Ben Ali. En Côte d'Ivoire, nous ne sommes pas encore à ce point. Il existe encore deux blocs ennemis. Le bloc Ouattara et le bloc Gbagbo qui dispose encore de l'armée ou du moins d'une partie de l'armée, toujours prête à réprimer dans le sang. Il est donc difficile de lancer une révolution en ce moment. Il faut de la patience. Le moment viendra où une révolution peut-être lancée en Côte d'Ivoire.

En effet, selon moi, il existe trois conditions essentielles comme préalable à une révolution en Côte d'Ivoire:
1) lorsque les populations n'auront plus d'argent. Du fait de la fermeture des banques (même la banque du trésor devrait fermer bientôt, selon une amie qui y travaille),
2) lorsque le Nigéria arrêtera sa livraison de carburant à la Côte d'Ivoire.
3) lorsque les ivoiriens et ivoiriennes et les habitants de la Côte d'Ivoire seront isolés du reste du monde. C'est à dire, lorsque les ambassades de France, des Etats Unis (si ce n'est encore fait) arrêteront de délivrer des visas et que des compagnies aériennes de référence telles Air France, SN Brussels (qui de toute façon ne fait plus un taux de remplissage intéressant à Abidjan) Royal Air Maroc, Ethiopian Air lines arrêteront de desservir la Côte d'Ivoire. Le pays sera totalement isolé du monde entier.

Les effets conjugués de ces trois conditions entraîneront une révolution que PERSONNE n'aura besoin de lancer. Comme en Tunisie, PERSONNE n’appellera le peuple dans la rue.  LE PEUPLE descendra de lui-même pour chasser Gbagbo et ses suiveurs.  Le nombre de victime ne sera, dans ce cas, pas aussi important que ce que nous observons aujourd'hui. L'armée se rangera du côté du peuple, de toute façon, et rétablira certainement la démocratie.

Avant cela, toute révolution, toute manifestation de rue, sera tout comme emmener des moutons à l'abattoir vu la répression à laquelle s'adonne "l'armée" fidèle à Gbagbo.

A ce jour, les ivoiriens commencent à réfléchir et doutent progressivement que le combat de Gbagbo soit véritablement à leur avantage. J’ai entendu des inconditionnels de Gbagbo dire que le combat de Gbagbo est voué à l'échec et donc ils ne voient plus la nécessité de le soutenir. 


Nombreux se sont abstenus de se rendre à la fête de la liberté qui du reste est passé inaperçu à Yopougon, fief Abidjanais de Gbagbo. D'autres inconditionnels par contre, pensent que Gbagbo devrait quitter le pouvoir pour éviter de faire souffrir le peuple, même s'ils estiment que Gbagbo a gagné les élections.

Ceci est nouveau comme fruit de réflexions de certains ivoiriens acquis à la cause de Gbagbo. C'est le fruit des sanctions économiques qui sont en train de faire progressivement leurs effets. Il faut donc attendre patiemment le moment, le bon moment, pour la révolution. Ce moment n'est plus loin. Il est proche.

A bientôt pour d'autres réflexions sur la crise ivoirienne.
http://venancekonan.com/aspx/mes-ecrit/contributions/3421-temps-rvolution-Cte-dIvoire.html

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